Attention, risque de spoiler


Attention, risque de spoiler

Si vous comptez jouer les campagnes l'éveil du seigneur des runes [ESR], la malédiction du trône écarlate [MTE], le retour des ténèbres [RDT], Kingmaker [KMK] ou la couronne de charogne [CCH], je vous déconseille la lecture de ce blog. En effet, il contient principalement des comptes rendus de parties jouées dans le cadre de ces campagnes, et vous vous gâcheriez la surprise en le parcourant.

Dans l'éveil du seigneur des runes, que j'anime, je raconte les aventures d'un jeune groupe d'Eclaireurs mandatés par la cellule de Magnimar pour s'installer dans la petite ville de Pointesable et mettre à jour les secrets liés à cet endroit.

Dans la malédiction du trône écarlate, que j'anime également, je raconte les exploits d'un groupe de citoyens de Korvosa devenus les héros de la ville un peu par hasard suite aux événements qui agitèrent celle-ci après la mort du roi.

Dans le retour des ténèbres, que j'anime aussi, je raconte les péripéties de quelques aventuriers qui se sont rencontrés à Port-Enigme à l'occasion d'un tournoi de jeu de hasard.

Dans Kingmaker, que j'anime tout autant, je raconte les découvertes d'un groupe d'explorateurs envoyés par le Brévoy pour pacifier la Ceinture Verte dans le but d'y fonder une nation stable.

Dans la couronne de charogne, où je suis joueur, je raconte les aventures d'un petit groupe d'amis réunis par le décès d'un proche, le Professeur Lorrimar, sous forme d'un carnet de route tenu par Stephan Markov, mon personnage, jeune prêtre de Pharasma.

Bonne lecture !

31 oct. 2012

Promenade touristique dans la vieille Korvosa [MTE]

La barque des aventuriers aborde l'île presque sans bruit. Cependant ils ont déjà été repérés par un groupe de pauvres gens faméliques qui viennent leur demander ce qu'ils apportent. Tout en leur lançant les paquets de vivres emportés à leur intention, ils hissent l'embarcation sur la terre ferme, puis quittent les lieux en hâte, pressés de trouver un abri où terminer la nuit. La vieille ville est encore en plus mauvais état que d'habitude. Presque une maison sur deux a été pillée, volets et portes arrachées, des détritus et des corps sans vie jonchent les rues étroites...

Ils se rendent finalement à l'appartement de Brynizril, lequel est occupé par un ivrogne inconnu, jeté dehors sans autre forme de procès. Ils apprendront par le fils d'un voisin que l'homme est un fait un des soldats de « l'Empereur », et qu'il risque de chercher à se venger quand il aura déssaoulé... Menace qui ne semble pas émouvoir les héros de la ville, qui envisagent de toute façon d'aller faire un tour chez le dit Empereur pour en savoir plus sur ses méthodes.

C'est d'ailleurs ce qu'ils font en premier le lendemain matin. La population est méfiante, il semble que la mort peut venir de n'importe où depuis quelques temps dans la vieille ville, et les langues sont difficiles à dénouer. Sauf celles des enfants, comme l'a compris Orgian. C'est ainsi qu'il apprend que l'Empereur est en fait Pilts Swatsel, acteur renommé pour son mauvais goût et sa vulgarité, et propriétaire des « Exécrables Exemplaires », réputé le pire théâtre de la ville. Un lieu éminemment branché jusqu'à la mise en quarantaine du quartier, il va sans dire.

Le quartier où Pilts a établi son palais est gardé par de nombreux hommes en arme, qui regardent la venue du groupe avec suspicion. Plusieurs barrages coupent les routes, et les héros de la ville décident de remettre à plus tard leur visite à l’empereur pour se concentrer sur l'objet initial de leur venue sur l'île : Vencarlo.

Après avoir rhabillé un fier orateur un peu dépassé par les événements, le groupe arrive enfin à l'académie Orisini. Mais cette dernière à brûlé. L'incendie semble récent ; le seul bâtiment encore debout est la villa du maître au fond de la cour. Un petit tour à l'intérieur s'impose... A part quelques livres de comptes ouverts dans le bureau, aucune trace de vie récente. Au moment où les aventuriers se lancent dans une fouille plus en détail, le feu des cheminées s'anime soudain, embrasant en quelques instants le bâtiment tout entier. Un piège ! Des silhouettes habillées de rouge et portant un masque insectoïde se jettent sur eux, armées de lames crantées : des assassins de la mante rouge.
Les héros de Korvosa rendent coup pour coup tout en essayant de sortir de l'incendie avant qu'il ne soit trop tard. Vu l'intensité des flammes, le bâtiment risque de s'écrouler d'un instant à l'autre. Heureusement, les mantes rouges sont trop peu nombreuses pour constituer un danger à elles seules, et une fois l'effet de surprise passé, elles ont du mal à lutter contre les coups de butoir dévastateurs de Kylian, les malédictions de Kresh et les bombes de Silas. Au moment où ils sont tués, les assassins disparaissent cependant dans un inquiétant nuage de fumée rouge.

Les aventuriers sont sortis à temps. Ils ont même le temps de commencer à organiser une chaîne pour éteindre l'incendie et éviter qu'il se propage aux bâtiments voisins les plus proches. Il est trop tard pour sauver ce qu'il restait de l'académie ; après quelques minutes de lutte contre les flammes, la maison de Vencarlo s'effondre sur elle-même. Il faudra encore une demie-heure pour écarter tout danger.

Parmi les personnes qui ont aidé à faire la chaîne, les aventuriers ont remarqué quelques serviteurs de la maison Arkona en livrée. Ils se tournent vers eux pour en savoir plus sur la position de la famille concernant les événements récents. Glorio est toujours à la tête de la famille, et est cloîtré sur l'île comme le reste de ses habitants. Il s'efforce de conserver son influence sur la vieille ville et de l'aider à tenir le coup, mais ses forces sont moins nombreuses que les « révolutionnaires » de l'Empereur, qui gagnent chaque jour du terrain. Il serait sans doute d'accord de rencontrer les aventuriers vu leur réputation...

Tandis que ses compagnons discutent avec les Arkonas, Orgian remarque un jeune homme qui lui fait signe... Il lui faut quelques instants pour reconnaître Amin Jalento. Lui-même n'a pas cru en sa chance lorsqu'il a reconnu ses sauveurs, et a une histoire intéressante à leur raconter.

Le jeune homme est terrifié. Il était à l'académie Orisini, où il prenait des cours d'escrime comme beaucoup de jeunes gens de bonne famille, lorsque la quarantaine fut déclarée. Bloqué sur l'île, il ne pouvait rentrer chez lui, aussi Vencarlo lui proposa-t-il de le loger à l'académie le temps que les choses se tassent. Il y a quelques jours les mantes rouges ont fait irruption dans l'académie et l'ont incendié. Vencarlo en mis trois sur le carreau avant de prendre la fuite, forcé de reculer face au nombre. Amin a juste eu le temps de quitter le bâtiment avant que les flammes ne bloquent les issues, et s'est réfugié où ils pouvait depuis lors. Il n'a aucune idée d'où le maître d'arme peut bien se trouver, mais pense connaître quelqu'un qui doit le savoir : le peintre Salvatore Hurlement. Ce dernier est venu à plusieurs reprises à l'académie pendant qu'Amin y logeait, pour discuter avec Vencarlo. Amin connaît l'adresse du peintre, mais craint de se rendre là-bas, sur le territoire de l'Empereur. Après avoir noté l'adresse, Brecht emmène le jeune homme dans son atelier et le confie à la communauté Shoantie, ce qui ne semble le rassurer qu'à moitié.

La maison de Salvatore, sur le docks, est calme mais pas vide. Quelqu'un attend à l'intérieur. Alors que le groupe discute de la meilleur méthode pour entrer et surprendre l'intrus -en supposant qu'il ne s'agisse pas simplement de Hurlement lui-même- une elfe aux cheveux bleus sort de la maison, souriante. Une chaîne cloutée est attachée à sa ceinture, et son armure est couvertes de crochets. A son cou pend un symbole sacré de Zon-Kuthon. « Bon, vous rentrez ou vous préférez discuter dehors ? »

Après avoir un court instant envisagé d'affronter la jeune fille, les héros de Korvosa optent pour la diplomatie. L'elfe se nomme Laori Vaus et se présente effectivement comme prêtresse de Zon-Kuthon en mission en ville. Ses supérieurs ont remarqué que de nombreux artistes locaux produisaient des œuvres de grande qualité qui leur semblaient inspirées par leur divinité. Salvatore est de ceux-là. Malheureusement, tous ces artistes se sont suicidés ces dernières semaines. Tous sauf Salvatore, apparemment. Quand Laori est arrivée dans sa maison, l'artiste avait déjà disparu. D'après son enquête de voisinage, enlevé par les hommes de l'Empereur. Elle a fouillé l'atelier, et pense toutefois que, comme les autres artistes, Salvatore avait perdu l'inspiration depuis un petit moment. Quant on lui demande comment elle en sait autant sur les autres artistes alors qu'ils se sont suicidés, elle sort une demi-douzaine de crânes de son sac et répond qu'elle le leur à demandé, comme s'il s'agissait d'une évidence. Elle explique ensuite qu'elle aimerait discuter avec Hurlement de l'origine de son talent, mais que pour cela elle doit le récupérer chez l'empereur... Et qu'elle trouverait « plus sympa » d'aller rendre visite au « monarque » accompagnée.

Les aventuriers hésitent cependant à faire confiance à une adepte du dieu de la douleur et de l'envie, et encore plus à s'allier à elle, même temporairement. Pour acheter leur confiance, elle leur montre un « truc qu'elle a trouvé » près du lit de Salvatore : un morceau de tissu d'un officier de la ville. Elle ne sait pas exactement ce que ça fait là, mais elle est certaine que c'est important. Et ça l'est sans nul doute, puisqu'Orgian identifie avec certitude le bout de tissu comme un morceau de l'uniforme du Sénéchal de la ville...

30 oct. 2012

Les carnets de route de Stephan Markov - extrait 9 [CCH]


Il semble que j'aie fait un léger malaise durant notre exploration des ruines du sanatorium. Je n'ai pas un souvenir très précis de la fin des événements, juste le souvenir entêtant de ces odeurs mélangées qui m'ont pris à la tête. Nicolaï a du me raconter certains détails qui m'avaient échappés. Je ne me souviens pas bien de notre retour en ville ni de comment nous nous sommes retrouvés chez Vorstag et Green, une fabrique de produits chimiques, avec un mandat de perquisition. Je n'ai vraiment commencé à retrouver mes esprits que lorsque nous nous sommes trouvés confrontés aux propriétaires des lieux, un gnome et un humain -du moins je suppose que c'est un humain- au visage contrefait en une sorte de masque inquiétant.

Mes frères et sœurs étaient là, sauf Yvan, et les deux propriétaires de l'usine étaient accompagnés de leurs gardes du corps, des semi-humains au faciès simiesque. De toute évidence, ils n'étaient pas prêts à collaborer avec la justice, et un âpre combat s'engagea au milieu des grandes cuves de produits chimiques. Combattre un adversaire sur son terrain n'est jamais un exercice facile, et après avoir éliminé les semi-hommes avec facilité, nous avons entamé un jeu de chat et souris à travers les cuves puis le reste de l'usine, nos adversaires trouvant sans cesse de nouvelles manières de retourner les lieux à leur avantage... Je vous passe les détails, imaginez vous-même ce qu'une usine de produits chimiques offre comme opportunités à qui veut les saisir.

Nos adversaires eux-mêmes semblaient par ailleurs avoir fait grande consommation des produits qu'ils avaient préparés ; plus d'une fois ils ont survécu à un coup que je jugeais mortel ou évité une attaque qui me semblait imparable. Malgré tout cela, le nombre et l’opiniâtreté nous ont permis d'abattre tout d'abord le gnome, puis d'acculer son compagnon au bord d'une sorte de piscine, d'où il a d'ailleurs tiré son dernier atout ; quelques zombies « en préparation » au fond du liquide douteux qui emplissait les lieux. Malgré ces ultimes renfort, le combat était terminé. Vorstag et Green n'étaient plus. S'ils devaient servir de témoins lors du procès, ce serait grâce à un sort de communication avec les morts...

Il nous restait à explorer les lieux en quête d'indices. Rapidement, la culpabilité des deux compères nous paru accablante. Je vous passerai les détails les plus morbides -mes malaises du matin m'ont rattrapé lors de certaines découvertes- mais je citerai tout de même une collection de « costumes » en peau permettant de prendre l'apparence de plusieurs citoyens de la ville. Parmi ces « costumes », nous reconnûmes les visages de quelques uns des agitateurs de ce début d'après midi. Plus intéressant encore, une des peaux permettait de prendre une apparence ressemblant à s'y méprendre à celle de la Bête apperçue durant l'incendie. Après avoir rassemblé une paire d'autres preuves du même acabit et affronté les dernières surprises laissées par les défunts propriétaires, nous avons fait appeler le procureur et la garde, pour qu'ils viennent constater nos découvertes et les acter en vue du procès.


J'ai passé une nuit atroce. Ce que j'ai vu et vécu hier me retourne l'esprit autant que les boyaux. Et par dessus tout, la fin du procès avait lieu ce matin. Avec les preuves évidentes de l'implication de Vorstag et Green dans l'incendie du sanatorium, il ne me fut pas difficile d’obtenir un non lieu dans ce troisième volet de l'affaire. Au final, la bête à été relâchée. Même si cela n'était pas au goût de tous le monde, on a évité les débordements de ces derniers jours... Il faut dire qu'il ne restait personne pour exciter la foule !

Avant de partir la bête nous à invité à rencontrer son maître. C'est du moins ce que j'ai compris. Cela nous permettra peut être de comprendre ce qu'elle faisait dans l'Université au moment où elle a été capturée...

Au delà de cette question, il reste quelques zones d'ombre dans cette affaire. Celle qui me tracasse le plus concerne les événements d'Hergstag. Si mes déduction sont correctes, il reste quelques âmes-en-peine qui hantent le village... Certains sont celles d'enfants pour qui nous pouvons encore obtenir le repos. Mes frères sont du même avis que moi : nous devons y aller au plus vite et régler cette affaire avant toute autre chose...

27 oct. 2012

L'avant-poste de Kressle [KMK]

La première journée de voyage vers la forêt se déroule sans incidents, et le petit groupe établit son premier campement en bordure de celle-ci lorsque le soir tombe. Dès le lendemain, toujours guidés par les chevaux des bandits, il s'avancent sous les frondaisons, suivant des chemins à peine visibles tout au long de la journée.

La traversée de la forêt vers l'avant-poste leur prendra deux journées entières, durant lesquelles plusieurs membres du groupe seront victimes de farces surprenantes. Ainsi, le tabac de Nathanaël produit-t-il une épaisse fumée mauve, tandis que les souliers de Yann lui semblent soudain trop petits lorsqu'il veut les enfiler au matin... Ce qui s'explique par le fait que leur pointe est remplie de feuilles mortes. Benshanrem est rapidement soupçonné d'être à l'origine de ces tours pendables, et ne fait rien pour récuser les accusations. Le doute s'installe tout de même lorsque lui-même en est à son tour victime... Tabea suggère donc que si le gnome est innocent, c'est sans doute que ses cousins de la forêt ont repéré le groupe et décidé de s'amuser à leurs dépends. Afin de s'attirer la bonne grâce des fées malicieuses, elle décide de poser en bordure du campement un bol de lait chaud mélangé de miel à leur attention. Ses compagnons, bien que dubitatifs, l'imitent... Le lendemain matin, les bols sont vides, mais les farces n'en cesseront pas pour autant.

Sur ces entrefaits, le groupe s'est approché de la zone où se cachent les bandits. Après de longues négociations visant à établir une méthode d'approche efficace, il est décidé d'envoyer Agna en éclaireur. Elle trouve effectivement un campement, et revient prévenir ses compagnons ; quelques minutes plus tard, le groupe s'avance aussi discrètement que possible vers la clairière désignée.

Et effectivement, il s'agit du bon endroit... Hélas, les aventuriers ont été repérés, et sont accueillis par une volée de flèches tirées depuis un arbre tout proche. Une partie des bandits sont également retranchés derrière une barricade de rondins, et se joignent bientôt au tir aux pigeons. Courageusement, Yann s'avance entre les flèches, exigeant de pouvoir parler au chef des bandits. Un instant plus tard, une jeune femme armée de deux hachettes jaillit des fourrés à 3 mètres de lui et le larde de coups... « Je suis là, connard, qu'est-ce que tu me veux ? » Les négociations étant mal engagées, Yann préfère se reculer et lancer un sort de soins sur lui-même. Agna et Shaparn se lancent à l'assaut des bandits ; et si la naine semble inspirée, ce n'est pas le cas du halfelin, qui parvient à peine à protéger Yann des coups de Kressle qui semble animée d'une haine inextinguible à l'égard de l'oracle. Tabea a entonné un petit chant martial contant la défaite imminente des présomptueux bandits, tandis que Nathanaël a mis le feu aux fourrés où se cachaient deux bandits et tente maintenant de circonvenir l'incendie, où plutôt de le diriger vers ses ennemis. Benshanrem, lui, reste en retrait et semble attendre quelque chose... Ou quelqu'un.

Peut être cet énorme serpent à deux queues qui surgit sans crier gare au milieu de champ de bataille pour se ruer sur les malheureux bandits ? En tous cas, le gnome crie à ses compagnons surpris que la créature est de leur côté, et qu'ils ne risquent rien. Quoi qu'il en soit, le monstre s'avère efficace, et sonne la débâcle des bandits en portant un coup décisif à Kressle. Une fois leur chef à terre, les malandrins fuient en tous sens, espérant échapper à l'ire des aventuriers et du monstre à deux queux.

Une fois le calme revenu dans la clairière, le groupe procède à la fouille de l'endroit ; à part quelques marchandises volées au comptoir, il ne s'y trouve rien de grande valeur... L'interrogatoire de Kressle s’avérera peu fructueux. La jeune fille est une vraie sauvageonne et préfère s'assommer sur une souche que de subir l'interrogatoire de Yann. Après avoir pris quelque repos et pansé leurs plaies, les explorateurs s’apprêtent à rebrousser chemin. Le retour sera plutôt calme, si l'on excepte quelques nouvelles farces, dont une mémorable pluie de feuilles mortes.

De retour au comptoir, ils sont accueillis avec enthousiasme. Oleg et plus qu'heureux de retrouver ses biens volés. Svetlana prépare un repas de fête pour remercier les héros, qui content les détails de leur expéditions à maintes reprises avant d'aller se coucher.

Dès le lendemain, ils sont prêts à repartir pour commencer cette fois leur mission officielle : la cartographie de la région. Ils partent en direction du Sud, dans le vague espoir de trouver les radis lunaires, réclamés par Svetlana, sur leur chemin. Le premier élément à attirer leur attention, au milieu de la seconde journée d'exploration, est un petit bosquet au milieu des plaines, entouré d'un nombre anormalement élevé de carcasses d'animaux morts. En y regardant de plus près, il y a également quelques cadavres humains dans le lot. L'explication du mystère se trouve sans doute dans le bosquet, que les aventuriers décident d'explorer méticuleusement.

C'est en passant à côté d'un grand arbre mort qu'ils découvrent le pot aux roses ; Benshanrem est attaqué par une énorme araignée qui frappe à une vitesse étourdissante avant de se replier dans son antre... Le gnome est touché mais pas à terre ; ses compagnons s'organisent pour frapper le bête quand elle sortira à nouveau, mais cette dernière est tellement vive qu'ils peinent à la toucher. Il leur faudra faire brûler le tronc mort pour la forcer à sortir de son antre creusée sous celui-ci. Une fois la bête morte, ils pourront explorer le tunnel encombré de vestiges de ses derniers repas et récolter quelques breloques portées par d'infortunées victimes du monstre. Quoi qu'il en soit, la zone sera plus sûre débarrassée de ce dangereux prédateur... L'exploration des terres volées peut continuer !

15 oct. 2012

Les carnets de route de Nicolaï Markov - extrait 2 [CCH]

Yvan descendit dans le sombre boyau qui menait aux caves des ruines du sanctuaire du Docteur Brada. Sacha, Stephen, Gregori, Enya et moi attendions avec anxiété à l’extérieur, tenant la corde qui nous permettrait de ramener notre frère à la surface en cas de problème. Tout d’un coup, nous entendîmes des bruits de lutte. La corde remuât. Nous appelâmes Yvan Mais, sans réponse de sa part, nous décidâmes de le ramener à la surface. La faible résistance que nous sentions à l’autre bout de la corde était de mauvais augure. Effectivement, la corde avait été sectionnée et Yvan était resté au fond du puits.
 
Il fallait agir, et rapidement qui plus est. Enya et Stephen semblaient paralysés par l’effroi. Tous deux fixaient d’un œil vide la corde sectionnée. N’écoutant que son courage, Gregori s’engouffra dans le boyau, suivi comme son ombre par son fidèle Kuz. Après un petit renfort magique, toujours utile quand on plongeait dans l’inconnu, je le suivis. Sacha sur les talons. 
 
Le boyau donnait sur une vieille cave qui sentait les produits chimiques et une autre odeur très prenante qui faillit me faire défaillir. Yvan gisait au sol… Quatre êtres décharnés, à la chevelure hirsute et aux longs ongles acérés, se jetèrent sur nous. Ils n’étaient pas beaux à voir, et puaient la charogne. 
 
Gregori et Kuz bloquèrent les deux premières créatures. Je me jetai sur les deux autres. Vésoriana commençât à chanter une litanie guerrière dans ma tête. Je l’encourageai d’une petite impulsion magique, et je mis au courant la première créature des dernières nouvelles de la surface. Elle s’écroula. Cela semblait aller un peu moins bien pour Gregori qui avait pris quelques coups. Il finit quand même par mettre son premier adversaire au sol. Je présentai pour ma part les salutations de la famille Markov au second de mes opposants et retournai aider Gregori. Sur ces entre-faits, tonton Enya arrivait sur place. Trop tard pour lui pour participer à la petite fête. Gregori et moi venions de régler son compte à la dernière créature.

Nous appelâmes Stephen pour venir s’occuper d’Yvan. Il arriva rapidement, mais semblât perplexe sur l’état de notre cadet. Dans le même temps, nous fîmes une fouille sommaire de l’endroit. La chose la plus marquante était ces quinze têtes, dont certaines difformes, empalées sur des pics. Les habitants des lieux avaient de bien étranges coutumes. Nous fîmes vite le rapprochement entre ces têtes et les patients du docteur Brada. La seule autre chose que nous trouvâmes fut un flacon de produit chimique en provenance des établissements Vorstag et Green. Encore eux…

Nous construisîmes une civière pour ramener Yvan à Lepidstadt. Son état nécessitait les soins attentionnés des serviteurs de Pharasma. Arrivés en ville, nous laissâmes Yvan au temple, en compagnie de Stephen qui ne voulait pas quitter son chevet avant que notre jeune tête brûlée ne soit rétablie.

De notre côté, nous fîmes déchiffrer par un prête les documents que nous avions trouvés dans les ruines de la chambre du docteur Brada. Il s’agissait de factures adressées au brave docteur par les établissements… Vorstag et Green.

Voulant en apprendre plus sur ces documents nous nous rendîmes à l’Université où un responsable nous confirmât que les quantités commandées par le docteur dépassaient de loin les quantités normales que pourrait utiliser un « simple » hôpital. Nous décidâmes donc d’essayer une nouvelle fois d’entrer en contact avec les responsables de Vorstag et Green.

Arrivés sur place, nous trouvâmes à nouveau porte close. Nous laissâmes donc un message avant de partir en direction de l’auberge pour profiter d’un repos bien mérité avant la dernière étape du procès.

En chemin, Gregori et moi fûmes intrigués par la tension croissante qui régnait en ville. La population semblait ne plus supporter l’issue vers laquelle risquait de se diriger le procès. Tonton Enya, de son côté, semblait plus intéressé sur les heures de fermeture des différentes tavernes de la ville. 
 
Par mesure de prudence, nous décidâmes de nous rendre à la prison voir si notre protégé était en sécurité. Bien nous en prit, car de nombreux habitants en colère s’étaient déjà regroupés devant le bâtiment. Nous y rentrâmes… excepté Enya qui préférât rester à l’extérieur pour boire un godet avec de nouveaux camarades déjà quelque peu éméchés. A l’intérieur, les gardes étaient au bord de la panique. Ils craignaient un débordement de la foule qu’ils ne pourraient gérer… Ce qui arrivât assez rapidement.

Les slogans des manifestants en colère commencèrent à se faire entendre de l’intérieur. Ils réclamaient la mort de la bête. Sentant que la situation risquait d’exploser d’un moment à l’autre, je me rendis au balcon pendant que Grégori tentait d’intimider les manifestants devant la porte. Par des arguments bien ciblés, j’incitais la populace au calme et je leur enjoignais de rentrer chez eux. Les arguments portaient leurs fruits pour certains. Et pour ceux qui ne semblaient pas sensibles à la raison, Grégori, bientôt rejoint par Enya, se chargeait de ventiler la bonne parole à coups de manche de hallebarde. La situation finit par se calmer sans que nous ayons eu à constater la moindre blessure sérieuse de notre côté ou de celui des manifestants. La situation était désamorcée… pour le moment.

Vu la tension ambiante, et le peu d’éléments que nous avions à avancer pour le procès du lendemain, nous nous décidâmes finalement à rendre une petite visite de courtoisie, voir plus si affinité, à Vorstag et Green. Pour rester dans la légalité, nous nous rendîmes chez la juge Daramid pour lui demander un document officialisant notre mission. Ce qu’elle se fit un plaisir de nous accorder sur base des éléments que nous avions pu lui révéler.
Après quelques heures d’un sommeil réparateur, qui permit à Sacha et à moi de récupérer notre plein potentiel, nous nous rendîmes donc chez Vorstag et Green… 
 
La porte étant toujours close, Enya et Gregori durent s’employer à l’ouvrir de manière plus ou moins discrète. A peine entrés dans la cours, nous fûmes confrontés à la créature dont Yvan nous avait parlé. Cette créature ressemblait à un chien miteux, et se mouvait dans un silence inquiétant… La magie ne semblait pas l’affecter et les coups d’épées ou de hallebarde n’avaient qu’un effet limité. Par contre, la morsure de la créature était d’une efficacité mortelle. Enya ne dû la vie sauve qu’à l’intervention in extremis de Gregori. Finalement, un coup puissant de Gregori finit par mettre la créature hors de combat. Je l’achevai d’un coup précis à la base du coup. Vesoriana en soupira d’aise… et moi de soulagement.

L’examen du corps de la créature nous fit penses à la bête de Lepidstadt. Nous étions donc sur la bonne piste… Il ne nous restait toutefois à continuer notre exploration de l’endroit… et nous étions tous plus ou moins sérieusement blessés. Deux portes donnaient sur la cour. La première porte que nous franchîmes nous mena à une grande pièce contenant de nombreuses cuves. Trois créatures humanoïdes au faciès préhistorique travaillaient dans l’endroit. En nous apercevant, elles se ruèrent sur nous en poussant de grands cris. Comme nous étions en hauteur et qu’aucun accès direct ne menait à nous, elles ne purent toutefois pas nous attaquer. Nous retournâmes dans la cours et optâmes pour la seconde porte. Là nous fûmes agressés par le même type de créatures que nous avions aperçues dans la grande pièce avec les cuves. La lutte fut acharnée, mais brève. La pièce contenait de nombreuses caisses contenant des préparations de Vorstag et Green. 
 
La pièce suivante donnait sur une pièce fermée qui semblait être le refuge de la créature qui nous avait assaillis dans la cour. Elle ne recelait rien d’intéressant. Nous fîmes demi-tour décidés à retourner dans la pièce aux cuves…

A suivre…