Il semble que j'aie fait
un léger malaise durant notre exploration des ruines du sanatorium.
Je n'ai pas un souvenir très précis de la fin des événements,
juste le souvenir entêtant de ces odeurs mélangées qui m'ont pris
à la tête. Nicolaï a du me raconter certains détails qui
m'avaient échappés. Je ne me souviens pas bien de notre retour en
ville ni de comment nous nous sommes retrouvés chez Vorstag et
Green, une fabrique de produits chimiques, avec un mandat de
perquisition. Je n'ai vraiment commencé à retrouver mes esprits que
lorsque nous nous sommes trouvés confrontés aux propriétaires des
lieux, un gnome et un humain -du moins je suppose que c'est un
humain- au visage contrefait en une sorte de masque inquiétant.
Mes frères et sœurs
étaient là, sauf Yvan, et les deux propriétaires de l'usine
étaient accompagnés de leurs gardes du corps, des semi-humains au
faciès simiesque. De toute évidence, ils n'étaient pas prêts à
collaborer avec la justice, et un âpre combat s'engagea au milieu
des grandes cuves de produits chimiques. Combattre un adversaire sur
son terrain n'est jamais un exercice facile, et après avoir éliminé
les semi-hommes avec facilité, nous avons entamé un jeu de chat et
souris à travers les cuves puis le reste de l'usine, nos adversaires
trouvant sans cesse de nouvelles manières de retourner les lieux à
leur avantage... Je vous passe les détails, imaginez vous-même ce
qu'une usine de produits chimiques offre comme opportunités à qui
veut les saisir.
Nos adversaires eux-mêmes
semblaient par ailleurs avoir fait grande consommation des produits
qu'ils avaient préparés ; plus d'une fois ils ont survécu à
un coup que je jugeais mortel ou évité une attaque qui me semblait
imparable. Malgré tout cela, le nombre et l’opiniâtreté nous ont
permis d'abattre tout d'abord le gnome, puis d'acculer son compagnon
au bord d'une sorte de piscine, d'où il a d'ailleurs tiré son
dernier atout ; quelques zombies « en préparation »
au fond du liquide douteux qui emplissait les lieux. Malgré ces
ultimes renfort, le combat était terminé. Vorstag et Green
n'étaient plus. S'ils devaient servir de témoins lors du procès,
ce serait grâce à un sort de communication avec les morts...
Il nous restait à
explorer les lieux en quête d'indices. Rapidement, la culpabilité
des deux compères nous paru accablante. Je vous passerai les détails
les plus morbides -mes malaises du matin m'ont rattrapé lors de
certaines découvertes- mais je citerai tout de même une collection
de « costumes » en peau permettant de prendre l'apparence
de plusieurs citoyens de la ville. Parmi ces « costumes »,
nous reconnûmes les visages de quelques uns des agitateurs de ce
début d'après midi. Plus intéressant encore, une des peaux
permettait de prendre une apparence ressemblant à s'y méprendre à
celle de la Bête apperçue durant l'incendie. Après avoir rassemblé
une paire d'autres preuves du même acabit et affronté les dernières
surprises laissées par les défunts propriétaires, nous avons fait
appeler le procureur et la garde, pour qu'ils viennent constater nos
découvertes et les acter en vue du procès.
J'ai passé une nuit
atroce. Ce que j'ai vu et vécu hier me retourne l'esprit autant que
les boyaux. Et par dessus tout, la fin du procès avait lieu ce
matin. Avec les preuves évidentes de l'implication de Vorstag et
Green dans l'incendie du sanatorium, il ne me fut pas difficile
d’obtenir un non lieu dans ce troisième volet de l'affaire. Au
final, la bête à été relâchée. Même si cela n'était pas au
goût de tous le monde, on a évité les débordements de ces
derniers jours... Il faut dire qu'il ne restait personne pour exciter
la foule !
Avant de partir la bête
nous à invité à rencontrer son maître. C'est du moins ce que j'ai
compris. Cela nous permettra peut être de comprendre ce qu'elle
faisait dans l'Université au moment où elle a été capturée...
Au delà de cette
question, il reste quelques zones d'ombre dans cette affaire. Celle
qui me tracasse le plus concerne les événements d'Hergstag. Si mes
déduction sont correctes, il reste quelques âmes-en-peine qui
hantent le village... Certains sont celles d'enfants pour qui nous
pouvons encore obtenir le repos. Mes frères sont du même avis que
moi : nous devons y aller au plus vite et régler cette affaire
avant toute autre chose...
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