Attention, risque de spoiler


Attention, risque de spoiler

Si vous comptez jouer les campagnes l'éveil du seigneur des runes [ESR], la malédiction du trône écarlate [MTE], le retour des ténèbres [RDT], Kingmaker [KMK] ou la couronne de charogne [CCH], je vous déconseille la lecture de ce blog. En effet, il contient principalement des comptes rendus de parties jouées dans le cadre de ces campagnes, et vous vous gâcheriez la surprise en le parcourant.

Dans l'éveil du seigneur des runes, que j'anime, je raconte les aventures d'un jeune groupe d'Eclaireurs mandatés par la cellule de Magnimar pour s'installer dans la petite ville de Pointesable et mettre à jour les secrets liés à cet endroit.

Dans la malédiction du trône écarlate, que j'anime également, je raconte les exploits d'un groupe de citoyens de Korvosa devenus les héros de la ville un peu par hasard suite aux événements qui agitèrent celle-ci après la mort du roi.

Dans le retour des ténèbres, que j'anime aussi, je raconte les péripéties de quelques aventuriers qui se sont rencontrés à Port-Enigme à l'occasion d'un tournoi de jeu de hasard.

Dans Kingmaker, que j'anime tout autant, je raconte les découvertes d'un groupe d'explorateurs envoyés par le Brévoy pour pacifier la Ceinture Verte dans le but d'y fonder une nation stable.

Dans la couronne de charogne, où je suis joueur, je raconte les aventures d'un petit groupe d'amis réunis par le décès d'un proche, le Professeur Lorrimar, sous forme d'un carnet de route tenu par Stephan Markov, mon personnage, jeune prêtre de Pharasma.

Bonne lecture !

19 juin 2012

Les carnets de route de Stephan Markov - extrait 6 [CCH]

Depuis que nous avons nettoyé la prison, les choses sont calmes à Ravengro. Le père Grimburrow m’a remis un sceptre de métamagie, en remerciement des services rendus à la ville. C'est un objet qui nous sera fort utile si nous avons encore affaire à des morts vivants dans le futur. J’ai passé les derniers jours à relire mes notes du cours de brassage de potion. Je vais essayer de m'y remettre sérieusement.

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La masse magique que nous avons trouvée dans la prison est revenue de chez le forgeron. Je lui avais demandé de graver la spirale sacrée sur le manche. C’est du beau travail. J’ai nommé l’arme « Repos ».

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J’ai créé mes premières potions de soins ce matin. Je vais nous en constituer un petit stock avant que nous partions pour Lepidstadt. Plus que quelques jours avant notre départ…

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Nous avons quitté Ravengro hier matin. La première journée de voyage s’est passée sans encombre. Nous avions acheté une mule pour transporter notre matériel. Si l’on avait écouté l’oncle Enya, nous aurions acheté un haras pour faire le voyage…

Cette seconde journée de voyage a été plus agitée. Alors que nous nous apprêtions à traverser la Vistéare, un orc au visage sombre a surgi des fourrés pour nous barrer la route, de l’autre côté du pont que nous comptions emprunter. Aux bruits alentours, il devait être accompagné d’une vingtaine des siens, en embuscade. Plutôt sûr de lui, il exigea que nous offrions un tribut pour traverser le pont…

N’ayant pas l’or réclamé, nous nous apprêtions à faire prudemment demi-tour quand un de ses compagnons a du estimer que nous laisser partir n’était pas une bonne affaire, et a hurlé le signal de l’assaut depuis son buisson de fraises. Une quinzaine d’orques se sont précipités vers le pont. Deux plus petits groupes, sur la même rive que nous, menaçaient de nous prendre en tenaille…

Yvan s’est lancé vers le groupe de gauche, et Enya, accroché à la mule, s’apprêtait à accueillir ceux de droite, tandis que Gregori, son chien et Nicolaï s’avançaient sur le pont pour bloquer la route au gros des orcs. Quant à moi, après avoir appelé sur nous la bénédiction de Pharasma, je me joignais à Enya, empêtré dans les rênes de la mule, afin de lui donner un coup de main.

Les orcs étaient nombreux mais désorganisés ; ils pensaient sans doute nous écraser sous le nombre, mais les événements de Ravengro nous ont endurcis, et rapidement, nous avons pris le dessus. Gregori et Nicolaï contenaient sans peine les orcs sur le pont lorsqu’ils furent rejoints par Yvan, qui s’était débarrassé des embusqués de son côté. D’un bond magistral, il atterrit sur la rambarde avant d’achever les derniers orcs qui n’avaient pas encore fui. A peu près au même instant, Enya, enfin dépêtré de ses entraves, achevait notre dernier adversaire. Le temps pour moi de soigner quelques plaies, et nous pouvions repartir.


Alors que notre voyage touche à sa fin –nous arriverons demain à Lepidstadt– nous avons fait ce soir une étrange rencontre. Etrange et teintée de tristesse, hélas. Alors que le soir approchait, nous sommes arrivés a hauteur d’un cirque ambulant, arrêté au bord de la route pour passer la nuit. Nous nous sommes approchés, pour leur demander si nous pouvions partager leur campement pour la nuit, mais au ton de leur conversation, j’ai vite compris que ces pauvres gens avaient un problème.

Je m’arrête un instant pour parler des « tordus », les membres du cirque ambulants. Emmenés par leur monsieur loyal, un albinos répondant au nom de Kaleb Hesse, la troupe regroupe des « monstres » sympathiques, affichant toutes des déformations génétiques surprenantes. Trop de bras ou pas assez, têtes déformées ou pilosité extravagante…

Leur souci actuel était qu’un de leurs compagnons, une fillette nommée Allys, avait disparu depuis plusieurs heures. Ils craignaient qu’il lui soit arrivé malheur dans les marais voisins. Sang-de-Troll, le demi-géant, agitait son énorme gourdin, et semblait décidé à partir à la recherche de son amie, malgré la nuit sur le point de tomber et l’avis contraire de ses camarades. Après une courte discussion, nous proposions notre aide pour la retrouver. Kuz semblait avoir trouvé la piste de la disparue, il n’y avait qu’à le suivre. Sang-de-Troll nous accompagnerait, ainsi que l’enfant-chien, que Gregori avait débauché, espérant que son flair nous soit utile…

Tandis que nous suivions la piste de la fillette à travers les marais, nous avons été attaqués par une arachnide géante. Elle est apparue juste le temps de frapper Gregori, avant de disparaitre à nouveau. Ce petit jeu à duré un moment. Les amis d’Allys ont rapidement paniqué, le « redoutable » Sang-de-Troll restant bras ballants au milieu du groupe, tandis que l’enfant-chien prenait la fuite dès le début de l’affrontement… Nous n’étions pas beaucoup plus efficaces, réduits à attendre, en retenant notre respiration pour guetter tout bruit annonçant le coup suivant. A chaque fois que le monstre apparaissait pour frapper, c’était à un endroit inattendu, et il était rare que plus d’un d’entre nous n’aie le temps de porter un coup, forcément mal ajusté puisque précipité…

Gregori, ayant repéré un amas de toile qu’il supposait être la tanière de la bête, s’est alors séparé du groupe, pour y mettre le feu. Il espérait provoquer une réaction de sa part, et ne fut pas déçu. Atteint de plein fouet par les mandibules empoisonnées, il s’écroulait, à une vingtaine de mètres de nous. Vingt mètres de marais… Yvan se précipitait pour lui venir en aide, se jouant des pièges du sol marécageux. Je le suivais tant bien que mal, pour aller soigner Gregori, mais mon armure me pénalisait. J’ai manqué de peu de m’embourber dans une flaque de boue molle. Kuz protégeait son maître inconscient, et Yvan déchainait ses coups ; ses poings s’enfonçaient dans le corps mou de l’énorme araignée, transperçant facilement sa chitine… Jusqu’à ce qu’elle tombe. J’en profitait pour appeler sur nous la bienveillance de Pharasma, libérant une vague d’énergie positive, qui réveillait Gregori, mais également la bête. Cette dernière disparaissait une fois de plus, mais cette fois pour ne plus réapparaitre. Le combat était fini, mais Gregori et Enya étaient empoisonnés. Heureusement les deux sont solides, et leurs organismes semblent avoir bien réagi au poison. Je surveillerai tout de même l’évolution de leurs plaies.

Un rapide examen des alentours nous révèla trois cadavres enroulés dans du fil baveux. Malheureusement, Allys était un des trois. Sang-de-Troll était effondré… Yvan a porté le petit corps sans vie sur le trajet retour. Expliquer notre macabre découverte aux saltimbanques fut plutôt pénible ; ils nous remercièrent tout de même pour notre aide, et je proposai de célébrer les rites funéraires pharasmiens en l’honneur d’Allys. Après la cérémonie, nous avons enterré son corps à quelques pas du bord de la route, avant d’aller nous coucher.

***

Nous sommes arrivés à Lepidstadt en fin d’après-midi. Comme Kaleb nous l’avait expliqué sur le trajet, la ville est en fête. Un monstre qui terrorisait la région a été capturé il y a peu de temps, et son procès est l’occasion de festivités qui attirent beaucoup de monde en ville, dont nos compagnons de route. Il a été arrêté alors qu’il dévastait l’université… Où nous nous rendons peu après notre arrivée en ville. Nous sommes en effet pressés de rencontrer le professeur Crowl et de lui remettre la collection d’ouvrages dangereux de maître Lorrimor.

En discutant un peu plus avec le professeur, nous en apprenons un peu plus sur l’attaque du monstre. Le plus gros des dégâts a eu lieu dans l’auditoire numéro 7. En y jetant un œil, nous découvrons que toutes les armoires ont été saccagées, sauf une, dans laquelle un objet semble manquer. Une antique statuette d’un culte inconnu. Peu de valeur d’après le professeur. Il en a une illustration, que je recopie rapidement dans mon carnet.

Pendant que nos compagnons de route cherchaient une auberge et s’y installaient, Yvan et moi sommes allés au temple de Pharasma, où la Sainte Sœur de Justice nous a reçu et nous a accordé le gîte le temps de notre séjour en ville. Sachant qu’elle allait être fort occupée avec le procès, je lui proposai de m’occuper de certains offices pour lui alléger la tâche, ce qu’elle accepta volontiers. Nous avons juste pris le temps de manger un morceau et de nous rafraichir avant d’aller rejoindre nos compagnons. J’ai cependant noté que le bâtiment, s’il est bien entretenu, ne semble pas très riche. L’endroit est spartiate, même pour un temple pharasmien…

Nous nous sommes retrouvés, comme prévu, devant la porte de la petite maison de la juge Daramid, à qui nous devions remettre le dernier ouvrage du professeur Lorrimor… Elle nous a remercié d’avoir tenu nos engagements. Puis la conversation a glissé naturellement sur l’arrestation de la « Bête de Lepidstadt », puisqu’elle sera une des trois juges du procès. Nous lui avons fait part de notre découverte au sujet de la statuette disparue… Après un petit sourire, elle nous dit que notre arrivée était providentielle.

Elle nourrit des doutes quant à la culpabilité de la Bête. Avant ces derniers mois, on en entendait régulièrement parler, mais elle se contentait d’effrayer les voyageurs imprudents, et ne s’était jamais vraiment attaquée à quiconque. Selon certaines rumeurs, elle était même venue en aide à des personnes en difficulté… Mais ces derniers mois, on lui avait attribué trois attaques mortelles, puis on l’avait capturée au beau milieu de l’université. Alors que pendant des années, personne n’avait pu l’approcher vraiment.

Bref, son statut de juge l’empêchait prendre parti avant que les débats n’aient lieu, mais faire appel à des enquêteurs indépendants ne lui posait pas de problème moral. Ayant moi-même un doute depuis la découverte de la statuette manquante, j’acceptais, imité par mes compagnons…

Nous n’aurons pas beaucoup de temps pour mettre à jour la vérité. Le verdict doit être rendu d’ici trois jours, quand les débats seront  terminés.

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