Attention, risque de spoiler


Attention, risque de spoiler

Si vous comptez jouer les campagnes l'éveil du seigneur des runes [ESR], la malédiction du trône écarlate [MTE], le retour des ténèbres [RDT], Kingmaker [KMK] ou la couronne de charogne [CCH], je vous déconseille la lecture de ce blog. En effet, il contient principalement des comptes rendus de parties jouées dans le cadre de ces campagnes, et vous vous gâcheriez la surprise en le parcourant.

Dans l'éveil du seigneur des runes, que j'anime, je raconte les aventures d'un jeune groupe d'Eclaireurs mandatés par la cellule de Magnimar pour s'installer dans la petite ville de Pointesable et mettre à jour les secrets liés à cet endroit.

Dans la malédiction du trône écarlate, que j'anime également, je raconte les exploits d'un groupe de citoyens de Korvosa devenus les héros de la ville un peu par hasard suite aux événements qui agitèrent celle-ci après la mort du roi.

Dans le retour des ténèbres, que j'anime aussi, je raconte les péripéties de quelques aventuriers qui se sont rencontrés à Port-Enigme à l'occasion d'un tournoi de jeu de hasard.

Dans Kingmaker, que j'anime tout autant, je raconte les découvertes d'un groupe d'explorateurs envoyés par le Brévoy pour pacifier la Ceinture Verte dans le but d'y fonder une nation stable.

Dans la couronne de charogne, où je suis joueur, je raconte les aventures d'un petit groupe d'amis réunis par le décès d'un proche, le Professeur Lorrimar, sous forme d'un carnet de route tenu par Stephan Markov, mon personnage, jeune prêtre de Pharasma.

Bonne lecture !

13 janv. 2012

Le liniment luxuriant [MTE]

Le lendemain de l’aventure dans le magasin de jouets, après une bonne nuit de repos, le groupe se rend au temple d’Abadar pour y rencontrer Ishani. Au cours de la conversation, ce dernier leur explique que les « remèdes miracle » contre le voile de sang commencent à apparaître ça et là dans la ville. Il leur suggère de mener l’enquête au magasin « Chez Lavande », une parfumerie des Hauteurs.

Arrivés sur place, ils constatent que des citadins font la file sur plusieurs centaines de mètres pour pouvoir acheter leur fiole de « liniment luxuriant de Lavande ». D’après l’affiche publicitaire placardée en vitrine de la parfumerie, il guérit tous les maux, et notamment immunise contre le voile rouge… Et tout ça pour seulement cinq pièces d’or. Dans la boutique, trois jeunes filles échangent les fioles du remède contre les pièces des clients à tours de bras, tandis que deux gorilles en chemise blanche et cravate mauve surveillent la porte, matraque à la main.

Après s’être procurés à grands frais quelques fioles du remède miracle, Silas s’en retourne chez lui pour en analyser le contenu… Du miel, des essences de parfum bon marché et de l’eau du fleuve ! Rien en tous cas susceptible de soigner la maladie ni même de soulager les malades. Le tieffelin et ses compagnons apportent les résultats de leurs analyses à l’officier de garde de la Citadelle, qui après les avoir écoutés et fait tester la fiole sur un malade, leur confie deux hommes pour faire fermer la parfumerie et lui ramener les responsables de cette arnaque sans nom.

Ils sont de retour à la parfumerie en fin d’après-midi, et trouvent cette dernière fermée. Un des gros-bras est assis devant la porte du magasin et baille aux corneilles. A la demande des gardes qui accompagnent le groupe, il va chercher la responsable, qui apparemment habite dans une maison de la ruelle voisine, pour qu’elle vienne leur ouvrir la porte. Il revient quelques instants plus tard avec la clef, en expliquant que sa patronne, Vendra Loagri, va arriver.

Le magasin est quasiment vide ; de toute évidence, tout le stock a été écoulé, et il ne reste que quelques fioles de parfums divers dans un coin derrière le comptoir. Mais la patronne n’est toujours pas en vue. Pris d’un doute, ils se dirigent vers sa maison… Une espèce de maison de poupées, tout en soie et dentelles, où le rose et le mauve dominent. La maison est vide, mais la fenêtre donnant sur la rue voisine est ouverte. L’oiseau s’est envolé.

En se penchant par la fenêtre, Brynizril voit une jeune femme en chemisier jaune et jupe lavande passer le coin de la rue en courant, une centaine de mètres plus loin. Brecht est le plus rapide à passer par la fenêtre pour se lancer à sa poursuite, suivi de ses compagnons. Il sera également le seul capable de suivre le rythme de leur proie, notamment grâce a sa faculté de lévitation lui faisant gagner un temps précieux. La poursuite se terminera sur le toit d’un immeuble jouxtant une rue marchande, Le shoanti parvenant à tenir la jeune fille –armée d’une dague enduite de venin– en respect au terme d’un court affrontement.

Le temps d’être rejoint par ses compagnons, il entame l’interrogatoire de sa prisonnière, qui se met à hurler et à pleurer comme une petite fille, provoquant un attroupement au pied de l’immeuble, qu’Orgian parviendra heureusement à disperser en peu de temps. Après avoir finalement maîtrisé définitivement la forcenée, ils la ramène chez elle, où son homme de main leur révèle le « laboratoire » secret, caché dans la maison voisine, où deux autres costauds sont occupés à préparer les potions du lendemain. Tout ce petit monde sera emmené à la citadelle, en attendant d’y être jugé. Quant aux cravates mauves, elles seront confisquées par Yori, pour atteinte au bon goût.

De retour à la taverne, ils apprennent qu’un message à leur attention a été déposé au comptoir. Il leur fixe rendez vous sur les Tuiles, au nord du Médian au coucher du soleil, et est signé Eries Œil-Jaune. Ils se rendent immédiatement au point de rendez-vous, espérant pouvoir faire un petit repérage des lieux avant qu’il ne débute. Après avoir perdu presque une demi-heure à chercher l’accès aux Tuiles, ils parviennent sur une placette fermée sur le toit d’une vieille maison, où trois varisiens jouent aux dés nonchalamment. Après quelques regards méfiants, ils sont finalement invités à partager leur repas –un bouillon de volaille– en attendant l’heure de leur rendez-vous. De toute façon, leur dit le plus âgé, ils sont trop tôt…

Au coucher du soleil, le plus petit des varisiens se lève sur un signe des deux autres. « Vous venez ? » Lance-t-il au groupe sans se retourner. Après cinq minutes à crapahuter à travers portes et escaliers, il leur désigne un banc. « Eries sera bientôt là. Je vous laisse ».

A peine le varisien est-il hors de vue, qu’une voix résonne au-dessus d’eux. Une voix de vieille femme, qui provient d’une petite fenêtre, à l’étage supérieur. Elle leur souhaite le bonsoir et s’excuse de ne pas se monter à eux tout de suite, mais elle ignore la réaction qu’ils peuvent avoir à l’histoire qu’elle va leur raconter et préfère se ménager un itinéraire de fuite…

Eries leur explique qu’elle appartient à la communauté lycanthrope de la ville. Elle est rat-garou, depuis sa naissance. En général, les siens évitent de se révéler à la population, par crainte des superstitions et des représailles. Malheureusement, de temps en temps, un imprudent se fait surprendre par les humains… Comme c’est arrivé il y a quelques jours. Il a été capturé et mis à mort par la foule, à l’aide d’une hachette en argent. Avec la maladie qui ravage la ville pour le moment et la réputation dont jouissent les rats, personne n’a vraiment cherché à savoir s’il était innocent. Ca aurait toutefois pu en rester là. Mais un lycanthrope aigri du nom de Girrigz, un agitateur notoire au tempérament bouillant, a profité de l’incident pour fédérer à ses idées djihadistes une poignée de jeunes rats-garous. Avec son « armée », qui compte chaque jour plus de membres, il compte déclarer la guerre à Korvosa.

Bien sûr, cette guerre est perdue d’avance. Mais les garous pourraient tout de même faire mal à la ville, tellement désorganisée et affaiblie par la maladie. Au final, Eries sait que cette guère sera néfaste pour tous. Des morts inutiles pour les humains, et une purge sans pitié contre les lycanthropes une fois que la ville aura compris ce qui se passe. Mais elle a un plan : éliminer Girrigz. Une fois le leader mort, elle est convaincue que ses « soldats » se disperseront.

Elle peut leur fournir l’emplacement de la planque actuelle de Girrigz, dans les égouts. Et en échange de leur aide, elle peut leur donner des informations sur ce qui pourrait bien être la véritable cause de la peste qui ravage la ville. Elle voudrait juste qu’il n’y ait pas plus de victimes que nécessaire parmi les jeunes qui suivent Girrigz…

Une longue discussion commence alors à la lumière de la lune, entre les membres du groupe, sur l’opportunité d’aider ou non Eries et les Lycanthropes. Orgian est le plus réticent à accepter, et Brecht semble craindre qu’une attaque frontale ne mette le feu aux poudres… Surtout si par malheur elle échouait. Il préfèrerait mettre sur pied une embuscade, mais cela risque de prendre du temps, et ce dernier est compté.

Eries, petite grand-mère malingre aux yeux jaunes brillants de vivacité, sortira finalement de sa cachette, pour leur remettre le plan menant au repère souterrain, avant de se retirer…

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