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Après plusieurs journées de trajet sans histoire, nous avons eu une fin de journée agitée, hier. Nous avons été attaqués par un… arbre. Si j’ai tout compris aux explications de mes compagnons, il a projeté une illusion, leur faisant croire qu’il avait besoin d’aide pour détacher les corps de loups-garous pendus à ses branches. Sauf qu’il n’y avait pas de loup-garou, seulement les corps morts de pauvres hères. Mais seul Gregori et moi-même avions résisté à ses artifices, et tandis que nos compagnons s’agitaient en vain, nous étions attaqués par le saule sanguinaire ; saisis par les racines, nous approchions dangereusement de sa gueule. J’ai réussi à me libérer in extremis, mais Gregori a fini enfourné…
Heureusement, l’illusion commençait à se dissiper dans l’esprit de nos compagnons, qui, l’un après l’autre, sont venus à son secours, forçant le monstre à recracher notre maître-chien. Bien que gravement blessé moi-même, je m’avançais pour panser ses blessures, esquivant quelques coups de racines supplémentaires, pendant que nos guerriers se chargeaient de faire du petit bois de notre vorace ennemi.
Ils ont fini par le vaincre, Pharasma soit louée. Dans la terre remuée par le combat, nous avons découvert des dizaines de cadavres, certains en état de décomposition avancée. Nous les avons rassemblés avant de prendre quelque repos. Je ne pouvais pas dormir. J’ai passé la nuit en prières, pour le repos des âmes de ces malheureux. Je pense les avoir tous amenés à Notre Dame des Tombes, qui les guidera vers le repos qu’ils méritent…
Ce matin, nous avons fait un grand bûcher funéraire avec tous les corps et nous leur avons rendu un dernier hommage, avant de partir. Nous sommes à présent à la frontière entre le Barstoi et l’Ardeal, comme en témoignent les terres salées que nous traversons. Folie des hommes qu’est la guerre…
Nous sommes arrivés en vue des ruines de Feldrau hier en soirée. Alors que nous nous venions de dresser le camp, nous avons entendu des pas se diriger vers nous : Duristan Ariesir ! Il nous expliqua en quelques mots qu’il avait suivi la piste d’un groupe de lycanthropes depuis les bois frémissants, et que lui et ses hommes étaient installés au milieu du village, où ils avaient pu observer le curieux manège que se livraient les loups-garous avec un groupe d’individus en robes noires…
Apprenant que Duristan avait laissé ses compagnons en plein centre du village, nous avons changé nos plans : plus question d’attendre le lendemain. Je voulais m’assurer qu’ils allaient bien, connaissant le peu de prévoyance de leur maître. Si j’avais su…
Il s’agissait en fait d’un piège. Duristan et ses hommes étaient en fait des loups-garous, des Jezledans ou Loups-démons. Depuis quand ? Bonne question. Nous n’avons pas eu de réponse ; Nous avons été obligés de les passer tous par le fil de l’épée, au cours d’un combat épique dans l’ancien moulin du village. Nous aurions voulu interroger le chasseur, mais nous n’en avons pas eu l’occasion : à peine le combat au rez-de-chaussée terminé, un deuxième groupe de loups-garous tombaient littéralement du premier étage, menés par le redoutable Antépaladin Adimarus Ionacu.
Nos ressources étaient déjà bien entamées, mais avec l’aide de Pharasma, je suis parvenu à submerger leur chef de remords, le rendant virtuellement inoffensif… Nicolaï et Enya pouvaient le larder de coups à leur guise, en laissant les autres loups-garous à Gregori et Gunther, tandis que je soignais les blessés. Bref, nous nous en sommes une foi de plus bien sortis, grâce à la bienveillance de notre déesse…
Seule ombre au tableau : depuis qu’il a été possédé, il m’a semblé à plusieurs reprises que Gregori manifestait des pouvoirs étranges, dont il n’était pas capable auparavant. Je me demande s’il est vraiment libéré de l’emprise de l’esprit qui s’était emparé de lui, où s’il n’a pas conclu un marché de dupe avec une entité malveillante pour s’en débarrasser…
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