Attention, risque de spoiler


Attention, risque de spoiler

Si vous comptez jouer les campagnes l'éveil du seigneur des runes [ESR], la malédiction du trône écarlate [MTE], le retour des ténèbres [RDT], Kingmaker [KMK] ou la couronne de charogne [CCH], je vous déconseille la lecture de ce blog. En effet, il contient principalement des comptes rendus de parties jouées dans le cadre de ces campagnes, et vous vous gâcheriez la surprise en le parcourant.

Dans l'éveil du seigneur des runes, que j'anime, je raconte les aventures d'un jeune groupe d'Eclaireurs mandatés par la cellule de Magnimar pour s'installer dans la petite ville de Pointesable et mettre à jour les secrets liés à cet endroit.

Dans la malédiction du trône écarlate, que j'anime également, je raconte les exploits d'un groupe de citoyens de Korvosa devenus les héros de la ville un peu par hasard suite aux événements qui agitèrent celle-ci après la mort du roi.

Dans le retour des ténèbres, que j'anime aussi, je raconte les péripéties de quelques aventuriers qui se sont rencontrés à Port-Enigme à l'occasion d'un tournoi de jeu de hasard.

Dans Kingmaker, que j'anime tout autant, je raconte les découvertes d'un groupe d'explorateurs envoyés par le Brévoy pour pacifier la Ceinture Verte dans le but d'y fonder une nation stable.

Dans la couronne de charogne, où je suis joueur, je raconte les aventures d'un petit groupe d'amis réunis par le décès d'un proche, le Professeur Lorrimar, sous forme d'un carnet de route tenu par Stephan Markov, mon personnage, jeune prêtre de Pharasma.

Bonne lecture !

7 juin 2013

La défaite des ogres [ESR]

Tyam, suivi de ses compagnons, s’avance doucement vers l’ancienne chapelle, où il pense avoir entendu du bruit. Avec raison ; un énorme ogre cornu, le redoutable Jaagrath “Papa” Kreeg les y attend de pied ferme. Avec un hurlement bestial, il entame le combat. Il est bientôt rejoint par trois ogres qui étaient surement occupés dans les pièces voisines. Les coups de Papa Kreeg sont d’une violence redoutable ; même Bjorn et Keoma doivent reculer face à sa force de frappe, mais ils reviennent toujours à la charge.

Les éclaireurs finissent, comme toujours, par remporter la victoire, mais ils sont épuisés par ce dernier combat. Ils envisagent de se reposer au premier étage du fort, le temps de soigner leurs blessures… Mais il faut prévenir les archers en embuscade dans la montagne. Raven se transforme en aigle et se charge de leur apporter le message. Jakardros lui suggère de monter dans la tour pour se reposer et de leur faire un signal au moment où ils comptent passer à l’action, pour que lui, Vale et Shalelu se tiennent prêts à intervenir.

C’est un peu après midi qu’ils agissent, laissant à Tyam et Alexio le temps de faire leurs dévotions à Iomédae. Le jeune inquisiteur monte aux créneaux de la tour et, sa voix amplifiée par la magie de Marcus, s’adresse aux ogres présents dans la cour en exhibant la tête fraîchement tranchée de leur chef :

« Ogres du clan Kreeg, vous êtes vaincus. Par la volonté d’Iomédae, nous avons repris le fort. Quittez les lieux sans délai, sans quoi nous vous exterminerons jusqu’au dernier ! »

Son discours fait mouche. La plupart des ogres paniquent, et les quelques courageux qui essaient d’organiser les troupes sont les cibles prioritaires des archers embusqués qui font pleuvoir les flèches sur la cour du fort. Il ne faut que quelques minutes pour que le fort soit purgé de toute présence ogre.

Le travail n’est cependant pas terminé. Aidé des trois rôdeurs, ils doivent nettoyer l’endroit, et à tout le moins donner une sépulture décente aux dizaines de flèches noires dont les corps ont été abandonnés ou empilés ça et là dans le fort.

Les ogres sont partis, mais en explorant la crypte à la recherche de traces de ces derniers, ils réveillent un spectre, dont la présence était inconnue des flèches noires. Après l’avoir vaincu, ils décident de condamner temporairement l’accès à la pièce, le temps de comprendre la raison de sa présence.

Il reste à envoyer des messages à Magnimar et au Bac de la Tortue, pour les tenir au courant de la situation. Les renforts promis par la grande ville n’arriveront pas avant plusieurs semaines, et il n’est pas question d’abandonner le fort d’ici là. Le maire du Bac de la Tortue propose au groupe d’assurer l’intérim, voir de reprendre la gestion des lieux, en supposant que les dirigeants de Magnimar n’y voient pas d’inconvénients. Il leur fournira en attendant une demi-douzaine de miliciens –c’est le mieux qu’il puisse faire– et quelques ouvriers pour commencer les réparations les plus urgentes. Jakardros et Vale acceptent de rester avec eux le temps de remettre les choses en place, mais ne pensent pas rester par la suite, l’endroit leur rappelant de trop mauvais souvenirs…

5 juin 2013

Les carnets de route de Stephan Markov - extrait 15 [CCH]

Ce matin, nous nous sommes mis en route pour les Bois Frémissants. J’ai recruté un guide, Bertrand, qui a accepté de nous mener jusqu’à la loge Ascanor pour presque rien quand il a su que nous étions en mission au service de Pharasma. Il m’a semblé être un garçon honnête et compétant. J’ai pas mal discuté avec lui pendant que nous marchions. Il n’a pas plu de toute la journée. Ca arrive si peu souvent en Ustalav que ça méritait d’être souligné…

***

Nous sommes arrivés à l’orée de la forêt en matinée. Il nous faudra encore quelques jours pour atteindre la loge. Gregori et Yvan ont insisté pour partir en éclaireurs ; ils nous rejoindront sur place. Dans le courant de l’après midi, nous avons découvert le cadavre d’un homme pendu à un immense chêne au milieu d’une clairière. L’endroit était piégé à outrance : des dizaines d’arbalètes accrochées aux arbres environnants, toutes pointées vers le pendu et reliées à un faisceau de câbles les actionnant au moindre contact… Je me demande qui a pu prendre le temps de mettre un tel dispositif en œuvre, et à qui il pouvait en vouloir suffisamment… Enya a passé deux heures à récupérer les carreaux et à désactiver les arbalètes. J’en ai profité pour enterrer le pauvre hère. Il avait de la belladone en bouche… J’en ai déduit que des lycanthropes devaient être impliqués dans cette affaire.


Nous avons pris des risques inconsidérés la nuit passée. Déjà hier, il y avait eu ces pièces d’or sur le bord du chemin, qui semblaient placées là pour nous attirer au plus profond de la forêt. Puis pendant la nuit, nous avons été attirés par ce chant. C’est vrai qu’il était beau. Trop beau pour être honnête. Mais je n’ai pas réussi à dissuader mes compagnons de quitter le camp pour en trouver la provenance. Je les ai donc suivis.

Les notes nous ont mené à une petite maison de chasseur en piteux état. A l’intérieur, nous avons découvert la créature mi-larve mi-humanoïde qui nous avait attirés jusqu’ici… A peine nous avait-elle vu qu’elle cessa son chant pour nous engluer dans une toile poisseuse, avant de se jeter sur nous… Pris dans la toile, j’étais incapable de faire quoi que ce soit. Heureusement, le charme qui nous avait amené jusqu’ici ne semblait plus actif, et mes compagnons ont promptement réagi… Au terme d’un bref combat, le monstre était vaincu. Dans son antre, nous avons trouvé quelques cocons de belle taille. La plupart ne contenaient que des animaux en état de décomposition plus ou moins avancés, mais les deux derniers contenaient des cadavres humains. Un des deux était sans doute un noble se rendant à la loge ; il portait une lettre adressée à monsieur Lazarov, le gérant de celle-ci. Après avoir fait cette découverte, nous sommes rentrés au camp et nous avons dormi…

Nous sommes arrivés à la loge en fin d'après-midi. L’accueil a été plutôt froid, les employés de monsieur Lazarov ne prétendant pas nous laisser entrer… J’ai du faire valoir mes titres et monter le ton pour que les portes s’ouvrent.

La loge est restée aussi belle que dans mes souvenirs d’enfant. Une hostellerie de luxe cachée au milieu des bois hostiles. Nous avons fait connaissance avec quelques uns des résidents ; des nobles et des chasseurs de renom pour la plupart. C’est d’ailleurs l’un d’eux, le « bien connu » traqueur de loups-garous Silvio Ariesir, qui s’est avéré être l’auteur de l’arbre piégé que nous avons désamorcé il y a quelques jours. Nous avons pris soin de ne pas mentionner ce dernier fait. Nous avons passé une soirée agréable. Très agréable en ce qui me concerne, puisque j’ai pu sympathiser avec la marquise Welgory, qui m’a initié aux subtilités de la chasse au renard…

***

Cette première nuit à la Loge m’a revigoré. Après avoir demandé conseil à Pharasma dans mes prières, je suis allé remettre la lettre trouvée dans la forêt à monsieur Lazarov. J’en ai profité pour lui demander si il avait des nouvelles de Gregory et Yvan. Aucune. J’espère qu’il ne leur est rien arrivé. J’ai aussi commencé mon enquête concernant la voie des murmures, mais ni lui ni aucun de ses employés ne se souvient avoir vu passer qui que ce soit d’inhabituel ces dernières semaines.

Il semble que la majorité des pensionnaires de la loge s’apprêtent à partir pour une chasse au loup-garou. Je pense que nous allons nous joindre à eux, cela nous permettra peut-être de nous rapprocher de l’un ou l’autre pour glaner quelques informations. Je pense que le commandant Cilas Greydon, par exemple, pourrait être un allié intéressant…

4 juin 2013

La chute du Seigneur Cerf [KMK]

C’est donc à la lueur des étoiles que les six aventuriers, accompagnés de l’eidolon de Benshanrem, remontent la colline sur laquelle le fort du Seigneur Cerf est bâti. Comme prévu, les zombies attaquent alors qu’ils approchent de la palissade, mais cette fois le groupe est au complet, et les morts-vivants sont « bien » accueillis. Dès qu’il en a la possibilité, Nathanaël se dégage du combat et commence à chercher le passage caché à l’aide du sort qu’il avait préparé à cet effet. Il finit par trouver ce qu’il cherche, alors qu’une douzaine de corps de zombies s’entassent aux pieds des guerriers du groupe… Une trappe, cachée par la végétation, sans doute oubliée depuis des années.

En dessous de la trappe, un couloir de terre soutenu par quelques poutres pourrissantes s’avance sur quelques mètres en direction du fort des bandits. Au bout du couloir, une autre trappe, que Benshanrem ouvre avec mille précautions. Le gnome débouche dans une petite cour. Il entend des bruits de pas non loin de lui, mais ne voit rien. Après quelques instants, il fait signe à ses compagnons de le rejoindre. Il semble que quelques bandits soient réveillés à l’étage, sur le chemin de ronde. Shaparn propose à ses compagnons de monter les escaliers pour les éliminer en silence si possible, tandis qu’il fait le tour de la palissade pour essayer de trouver d’autres adversaires éveillés.

Le premier bandit tombe quelques instants plus tard, sans avoir eu le temps de dire un mot. Hélas, il était suivi d’un des ses compagnons, qui donne aussitôt l’alerte. En quelques instants, tout le fort est réveillé. Des ordres et des appels à l’aide fusent de tous les coins, et le combat commence dans la pénombre et la confusion la plus totale.

Shaparn est arrivé en vue de la porte principale, mais il doit faire face à un groupe de bandits emmenés par un colosse à l’air stupide répondant au nom de Auchs, qui agite son énorme massue d’un air menaçant…

Le halfelin décide de reculer, pour amener ses ennemis dans le goulot se formant entre les murs du bâtiment et ceux de la palissade. Là, il pourra les affronter un après l’autre, et ils perdront l’avantage du nombre.

A l’arrière du fort, sur le chemin de garde, les aventuriers ont rapidement pris le dessus, d’autant plus qu’un des brigands sortis par la porte sud pour les prendre à revers vient de se retourner contre ses compagnons, semant la panique chez ceux-ci. Benshanrem et Nathanaël décident des prendre de la hauteur, le premier en escaladant les murs sur le dos de son eidolon et le deuxième grâce à un sort de marche dans les airs. C’est ainsi qu’ils découvrent que les bandits ont lâché un ours-hibou dans la cour, et que la bête est actuellement occupée à massacrer tout ce qui se trouve sur son passage. Des brigands, en l’occurrence.

Benshanrem, qui se pensait en sécurité en haut des murs, se fait attaquer par un des bandits, qui était resté caché jusque là. La blessure est sérieuse, et désarçonne le gnome. Heureusement, alors que l’homme se prépare à frapper à nouveau, Tabea le cloue au sol d’un tir bien placé.

En bas, la plupart des bandits sont tombés ou ont fui, pris entre l’ours-hibou déchainé et le halfelin qui leur barre le passage. Auchs a fini par tomber, incapable de toucher son adversaire, trop petit et trop leste mais rendant coup pour coup.

Nathanaël s’en donne à cœur joie, c’est un véritable spectacle de pyrotechnie qui s’abat sur l’ours hibou en furie. Mais au moment où le monstre tombe enfin, une volée de flèches s’abat sur les assaillants, blessant plusieurs d’entre eux. Le Seigneur Cerf vient de faire son apparition, titubant, mais malgré tout impressionnant. Alors que l’ours-hibou touche le sol, un cri de rage et de désespoir résonne du casque de leur adversaire : « Bècouneeet ! ».

A l’instant suivant, le Seigneur Cerf lâche son arc et se jette dans la mêlée avec l’énergie du désespoir. Il donne de grands coups puissants mais imprécis ; il est visiblement sous l’emprise de l’alcool et ne maîtrise pas ses attaques, ce qui lui sera rapidement fatal…

Après quelques passes d’armes, il s’écroule au sol, vaincu par des adversaires plus prudents et organisés…

Le seul bandit encore présent à ce moment est celui qui a tiré l’épée contre ses compagnons. Il se présente sous le nom d’Akiros Ismort, et leur suggère de finir le travail : enfermé sous le fort, il reste un des lieutenants du Seigneur Cerf, un vieil homme, sans doute un prêtre… Les aventuriers sont prêts à y aller, mais ils voudraient en savoir plus sur ses motivations avant de lui faire confiance. Akiros ne semble pas désireux d’en dire plus, mais son nom n’est pas étranger à tout le monde… Nathanaël se souvient de l’histoire d’un jeune paladin condamné à mort et radié de son ordre. Il avait disparu il y a quelques mois, avant que la sentence ne soit exécutée. Et il avait tué plusieurs gardes dans sa fuite… Pour lui, pas de doute, Akiros est l’ex paladin en fuite. D’ailleurs à en juger par sa réaction, il n’est pas ravi d’être reconnu. Néanmoins, il contient sa rage et suggère, une fois de plus, de terminer le travail avant de discuter de son sort…