Une fois la nuit tombée, Orgian passe la palissade de la cour de la boucherie, suivi de ses compagnons. Malheureusement, la discrétion n’est pas le point fort de Kylian, et il ne faut pas longtemps avant qu’un homme ne sorte voir ce qu’il se passe, et ne tombe nez-à-nez avec ce dernier. Un coup d’épée magistral renvoie la vigie à l’intérieur du bâtiment, où il va s’empaler sur un crochet à viande qui mettra fin à sa carrière d’apprenti boucher. Un autre homme se tient dans la pièce, un marteau à la main. Comme son infortuné camarade, il est vêtu d’un uniforme de garde dépareillé et couvert de taches. Il appelle à l’aide alors que les cinq aventuriers s’avancent dans la pièce.
L’atmosphère est difficilement respirable ; une odeur de décomposition mêlée de saumure assaille les narines. Si l’on ajoute le sol poisseux de sang et les crochets de boucher qui pendent partout dans la pièce, on se fait une idée assez précise de la difficulté à manœuvrer les armes à la main.
Deux gardes arrivent en renfort après quelques instants de combat, mais il est déjà trop tard. Yori et Kylian ont déjà pris pied dans la place, et avec le soutien de leurs compagnons, ils éliminent sans mal leurs adversaires les uns après les autres, se payant même le luxe d’assommer le dernier dans sa fuite. Après avoir jeté un rapide coup d’œil aux autres pièces du rez-de-chaussée, force est de constater qu’ils n’ont pas trouvé Vérik… C’est donc qu’il se terre au premier étage, où Orgian a entendu des bruits.
Et en effet, Vérik les attend, armes à la main, dans sa chambre. Il semble calme mais déterminé à ne pas se laisser emmener sans combattre. Il ne veut plus avoir affaire à la garde. Il finira tout de même par tomber, non sans avoir gravement blessé Kylian.
Tandis que chacun essaie de rassembler les indices prouvant la culpabilité de Vérik et de ses sbires, Silas trouve deux sangliers attachés dans une cage de l’annexe de la boucherie. Dans leurs auges, des morceaux d’os rongés, qui pourraient bien appartenir à des humains. Kresh met également la main sur une collection de lettres d’amour que Vérik avait écrites à une certain Vimanda, ainsi que sur un magnifique poignard de facture vudraine.
Après avoir chargé leurs deux prisonniers ainsi que les sangliers dans la première charrette trouvée, le petit groupe entreprend de repartir vers la citadelle pour rendre compte de la réussite de leur mission. Malheureusement, à mi-chemin, ils sont attaqués par une escadrille de diablotins en maraude, probablement attirés par l’odeur de charogne… Le combat est mal engagé ; les diablotins sont nombreux et difficiles à toucher, sans compter que les armes traditionnelles ne semblent pas les affecter énormément.
Alors que certains commencent à considérer la fuite comme la seule option possible, un vol de pseudodragons se joint à la curée. Rapidement, les diablotins se désintéressent de leurs proies pour retourner leurs attaques contres leurs ennemis héréditaires, laissant le champ libre au groupe pour prendre la poudre d’escampette.
Après un petit détour à l’auberge pour y laisser les sangliers et s’y rafraichir, ils arrivent à la citadelle, où ils obtiennent rapidement une entrevue avec la Maréchale. Après les avoir félicités pour leur efficacité, elle leur suggère de rester un moment pour assister au premier interrogatoire des deux prisonniers. Il en ressortira que Vérik nie être impliqué dans le trafic de viande humaine, organisé à son insu par ses hommes de main ; lui se contentait de faire jouer ses contacts pour faire entrer du bétail afin de nourrir les miséreux, et gagner ainsi en influence, en regroupant sous sa bannière les mécontents du quartier. Les fonds de l’opération étaient fournis par Vimanda, la maîtresse de Vérik… Vimanda faisant partie de la famille Arkona, ces déclarations laissent la Maréchale songeuse.
Elle finira par leur suggérer de retourner se coucher pour profiter des dernières heures de la nuit, et de revenir chercher leur paiement dès qu’ils auraient récupéré un peu…