Cette seconde nuit dans le grenier sombre de Balafre sera plus agitée que la première. Peu de temps après s’être couchés, les aventuriers sont réveillés par Brecht, qui montait la garde. Deux fantômes viennent d’apparaître, et gesticulent frénétiquement comme s’ils essayaient de faire comprendre quelque chose au groupe. Malgré leurs efforts, rien n’y fait… Kylian semble complètement absorbé par la pantomime des deux ectoplasmes, et le spectacle continue encore quelques minutes avant que Kresh et Silas, lassés par le grotesque spectacle, ne décident de repousser les morts vivants à leur manière. Une fois les deux intrus « dissipés », Kylian mettra encore quelques minutes à pouvoir se rendormir… Puis la nuit reprendra son cours, sans autre perturbation.
Après quelques heures de repos, il est temps de partir à la recherche de la troisième ancre. D’après la comptine, elle doit se cacher dans le chenil du château ; mais le plan n’en indique pas. Seulement des écuries, au rez-de-chaussée… Ils redescendent donc vers les étages inférieurs, en évitant de passer dans des salles qu’ils n’ont pas encore visitées, pour limiter les mauvaises rencontres. Ils arrivent ainsi à la cour intérieure du château, aussi sinistre que les couloirs de ce dernier. Elle est vide. Trop vide. Et silencieuse. (Trop silencieuse.) Une grande double porte en bois, à l’Est, marque l’entrée des anciennes écuries. Elle est légèrement entrouverte et grince tristement quand une rafale de vent la fait trembler.
Ils traversent la cour au plus vite, et se faufilent entre les portes noircies par la crasse. Les voilà dans les écuries. Les ténèbres sont presque palpables. Il y a des traces d’incendie dans la pièce ; le sol est jonché de morceaux de tuiles et de vieilles poutres brûlées ; la vermine grouille sous leurs pieds. Avançant pas à pas dans le noir, ils tombent presque nez-à-nez avec un dragon d’ombre…
Caché derrière un immense tas de paille pourrie, Belshallam – c’est ainsi qu’il s’est présenté – se redresse de toute sa stature ; ses cornes touchent presque le plafond.
« Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous massacrer jusqu’au dernier… »
Les aventuriers répriment l’envie soudaine de prendre leurs jambes à leur cou ; Laori y laisse libre court et sort de l’écurie plus vite qu’elle n’y était entrée. De brèves négociations amènent le dragon et les aventuriers à une conclusion sans équivoque : ils n’ont rien à lui offrir, et le combat est inévitable…
Un seul mot de Belshallam et la pièce, déjà sombre, est plongée dans le noir le plus complet. Kylian pousse un cri de rage et dégaine son arme, se préparant à charger au jugé. Kresh prononce une courte phrase, sans doute accompagnée de quelques gestes (mais dans le noir qui pourrait le jurer), et les ténèbres se dissipent. Brecht lance une attaque mentale dévastatrice en même temps que Silas commence à arroser le dragon, pris au dépourvu par le retour de la lumière, de projectiles explosifs et inflammables. En désespoir de cause, le monstre souffle, mais sa position n’est guère avantageuse. Un instant plus tard, Kylian bondit sur lui et lui tranche net le cou d’un mouvement de lame… Le combat n’aura pas duré vingt secondes. La collecte du trésor sera un peu plus longue.
Laori revient quelques minutes plus tard, s’excusant d’avoir fuit. Le dragon était bien la troisième ancre, si l’on en juge à la quantité d’énergie négative résiduelle des lieux. Selon la comptine de Zellara, la dernière doit se trouver dans un lieu sacré. Et là, la prêtresse de Zon-Kuthon pense pouvoir les aider. Il faut retraverser la cour, et monter les escaliers qui mènent à la grande porte au Nord pour accéder au temple dédié à son dieu. Elle pense que la dernière ancre est l’ancien évêque du château. Sans doute un mort vivant. Elle prévient ses compagnons qu’en cas de combat contre un de ses coreligionnaires, elle sera obligée de se dresser contre eux. Sauf si bien sûr elle n’est pas présente quand le combat éclate…
Les portes menant aux quartiers consacrés sont scellées par magie. Sans doute l’œuvre de ceux qui vainquirent Kazavon. Il faudra presque une heure à Silas pour trouver un moyen de contourner les protections. Ensuite, se frayer un chemin jusqu’au cœur du temple est un jeu d’enfant, malgré les quelques squelettes de minotaures qui gardent les couloirs. L’endroit est étonnamment bien conservé et outrageusement luxueux. Le marbre noir le dispute aux pierreries de rubis et aux lourds rideaux de velours mauve… Quant à l’évêque, il s’agit sans doute du crâne qui, pour l’instant, est posé, immobile, au centre de l’autel. Une demi-liche.
Après avoir envisagé un instant de négocier avec le mort-vivant, les aventuriers perdent toute velléité diplomatique au moment où le crâne s’anime… Peut être dans un mouvement de panique, Silas jette les bombes qu’il avait en main sur le mort vivant, qui s’embrase en hurlant… Le combat ne durera pas plus longtemps, ne laissant même pas à Laori le temps de réfléchir à quel camp elle doit rejoindre. Du reste, tous sont d’accord sur le fait que la réputation mortelle des Demi-Liches est carrément surfaite…
La quatrième ancre est vaincue ; cela implique sans doute un changement dans balafre que les aventuriers ne perçoivent pas encore ; Laori est sur le point de le leur expliquer… Mais c’est ce moment que choisit Sial pour faire irruption dans le temple, flanqué de ses deux diablesses ! Il félicite chaleureusement Laori pour sa promotion inespérée, un demi sourire aux lèvres. L’elfe blêmit. En quelques mots, elle explique la situation à ses compagnons de voyage : quelqu’un doit prendre la place de l’évêque de Balafre, vu que le temple existe toujours. Etant la prêtresse de haut rang la plus proche au moment de sa « mort », et y ayant, même très indirectement, contribué, la place lui revient. Mais si le titre d’évêque est hautement honorifique, c’est aussi une voie de garage, qui la lie à jamais au temple et à Balafre. Et passer sa vie dans cette triste citadelle s’apparente plus à une punition qu’à une récompense pour un esprit aventureux comme elle.
Sial a bien compris tout cela, et se moque de l’elfe en la rassurant : il se chargera lui-même de communiquer au conseil des ombres sa nouvelle fonction, afin de lui permettre de s’y consacrer dès à présent… Laori lui offre de reprendre la fonction à sa place : après tout, il ne devait pas être beaucoup plus éloigné au moment où le poste s’est trouvé vacant… Sial sourit, s’apprêtant visiblement à refuser. Mais Brecht prend la parole, pour lui suggérer d’accepter l’honneur qui lui est ainsi proposé. Sial se fige un instant, comme s’il luttait avec lui même… Puis accepte.
Brecht adresse un petit sourire à Laori avant de quitter la pièce. Maintenant que cette histoire de succession est réglée, on va pouvoir en revenir à celle des ancres vaincues…
Après quelques heures de repos, il est temps de partir à la recherche de la troisième ancre. D’après la comptine, elle doit se cacher dans le chenil du château ; mais le plan n’en indique pas. Seulement des écuries, au rez-de-chaussée… Ils redescendent donc vers les étages inférieurs, en évitant de passer dans des salles qu’ils n’ont pas encore visitées, pour limiter les mauvaises rencontres. Ils arrivent ainsi à la cour intérieure du château, aussi sinistre que les couloirs de ce dernier. Elle est vide. Trop vide. Et silencieuse. (Trop silencieuse.) Une grande double porte en bois, à l’Est, marque l’entrée des anciennes écuries. Elle est légèrement entrouverte et grince tristement quand une rafale de vent la fait trembler.
Ils traversent la cour au plus vite, et se faufilent entre les portes noircies par la crasse. Les voilà dans les écuries. Les ténèbres sont presque palpables. Il y a des traces d’incendie dans la pièce ; le sol est jonché de morceaux de tuiles et de vieilles poutres brûlées ; la vermine grouille sous leurs pieds. Avançant pas à pas dans le noir, ils tombent presque nez-à-nez avec un dragon d’ombre…
Caché derrière un immense tas de paille pourrie, Belshallam – c’est ainsi qu’il s’est présenté – se redresse de toute sa stature ; ses cornes touchent presque le plafond.
« Donnez-moi une bonne raison de ne pas vous massacrer jusqu’au dernier… »
Les aventuriers répriment l’envie soudaine de prendre leurs jambes à leur cou ; Laori y laisse libre court et sort de l’écurie plus vite qu’elle n’y était entrée. De brèves négociations amènent le dragon et les aventuriers à une conclusion sans équivoque : ils n’ont rien à lui offrir, et le combat est inévitable…
Un seul mot de Belshallam et la pièce, déjà sombre, est plongée dans le noir le plus complet. Kylian pousse un cri de rage et dégaine son arme, se préparant à charger au jugé. Kresh prononce une courte phrase, sans doute accompagnée de quelques gestes (mais dans le noir qui pourrait le jurer), et les ténèbres se dissipent. Brecht lance une attaque mentale dévastatrice en même temps que Silas commence à arroser le dragon, pris au dépourvu par le retour de la lumière, de projectiles explosifs et inflammables. En désespoir de cause, le monstre souffle, mais sa position n’est guère avantageuse. Un instant plus tard, Kylian bondit sur lui et lui tranche net le cou d’un mouvement de lame… Le combat n’aura pas duré vingt secondes. La collecte du trésor sera un peu plus longue.
Laori revient quelques minutes plus tard, s’excusant d’avoir fuit. Le dragon était bien la troisième ancre, si l’on en juge à la quantité d’énergie négative résiduelle des lieux. Selon la comptine de Zellara, la dernière doit se trouver dans un lieu sacré. Et là, la prêtresse de Zon-Kuthon pense pouvoir les aider. Il faut retraverser la cour, et monter les escaliers qui mènent à la grande porte au Nord pour accéder au temple dédié à son dieu. Elle pense que la dernière ancre est l’ancien évêque du château. Sans doute un mort vivant. Elle prévient ses compagnons qu’en cas de combat contre un de ses coreligionnaires, elle sera obligée de se dresser contre eux. Sauf si bien sûr elle n’est pas présente quand le combat éclate…
Les portes menant aux quartiers consacrés sont scellées par magie. Sans doute l’œuvre de ceux qui vainquirent Kazavon. Il faudra presque une heure à Silas pour trouver un moyen de contourner les protections. Ensuite, se frayer un chemin jusqu’au cœur du temple est un jeu d’enfant, malgré les quelques squelettes de minotaures qui gardent les couloirs. L’endroit est étonnamment bien conservé et outrageusement luxueux. Le marbre noir le dispute aux pierreries de rubis et aux lourds rideaux de velours mauve… Quant à l’évêque, il s’agit sans doute du crâne qui, pour l’instant, est posé, immobile, au centre de l’autel. Une demi-liche.
Après avoir envisagé un instant de négocier avec le mort-vivant, les aventuriers perdent toute velléité diplomatique au moment où le crâne s’anime… Peut être dans un mouvement de panique, Silas jette les bombes qu’il avait en main sur le mort vivant, qui s’embrase en hurlant… Le combat ne durera pas plus longtemps, ne laissant même pas à Laori le temps de réfléchir à quel camp elle doit rejoindre. Du reste, tous sont d’accord sur le fait que la réputation mortelle des Demi-Liches est carrément surfaite…
La quatrième ancre est vaincue ; cela implique sans doute un changement dans balafre que les aventuriers ne perçoivent pas encore ; Laori est sur le point de le leur expliquer… Mais c’est ce moment que choisit Sial pour faire irruption dans le temple, flanqué de ses deux diablesses ! Il félicite chaleureusement Laori pour sa promotion inespérée, un demi sourire aux lèvres. L’elfe blêmit. En quelques mots, elle explique la situation à ses compagnons de voyage : quelqu’un doit prendre la place de l’évêque de Balafre, vu que le temple existe toujours. Etant la prêtresse de haut rang la plus proche au moment de sa « mort », et y ayant, même très indirectement, contribué, la place lui revient. Mais si le titre d’évêque est hautement honorifique, c’est aussi une voie de garage, qui la lie à jamais au temple et à Balafre. Et passer sa vie dans cette triste citadelle s’apparente plus à une punition qu’à une récompense pour un esprit aventureux comme elle.
Sial a bien compris tout cela, et se moque de l’elfe en la rassurant : il se chargera lui-même de communiquer au conseil des ombres sa nouvelle fonction, afin de lui permettre de s’y consacrer dès à présent… Laori lui offre de reprendre la fonction à sa place : après tout, il ne devait pas être beaucoup plus éloigné au moment où le poste s’est trouvé vacant… Sial sourit, s’apprêtant visiblement à refuser. Mais Brecht prend la parole, pour lui suggérer d’accepter l’honneur qui lui est ainsi proposé. Sial se fige un instant, comme s’il luttait avec lui même… Puis accepte.
Brecht adresse un petit sourire à Laori avant de quitter la pièce. Maintenant que cette histoire de succession est réglée, on va pouvoir en revenir à celle des ancres vaincues…